Mes yeux parcourent l’horizon sans jamais buter sur un bâtiment. Affranchi du carcan urbain mon esprit s’évade et navigue tout là-bas, de la crête des vagues de l’océan au sommet du Ventoux. Je mets mon manteau en savourant le bruit du vent qui s’engouffre par la fenêtre, faisant vibrer les rideaux comme il fait vibrer les haubans d’un voilier. Puis la lourde porte se referme sur ces dernières années. La lumière de midi me brûle la rétine. Je pose mes mains sur mes genoux, courbe le dos et inspire profondément. La rue est déserte. Derrière moi un triste vacarme, les filles tapent sur les barreaux en guise d’au revoir.
Je voudrais faire demi- tour, retourner dans ma cellule et me blottir dans mon lit mais je monte dans le bus qui s’arrête devant moi.
La main dans la poche je tripote nerveusement la clé du studio. Derrière la porte je découvre un mobilier qui m’est familier, quelconque et triste. Le téléphone sonne. C’est mon patron, pas le temps de rêvasser, il faut y aller.
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