Il est dix heures et demie, le restaurant libanais lève son rideau de fer. La serveuse arrive la première, elle installe les tables en jetant un coup d’œil aux passants et observe l’homme à la veste verte. Il pousse sa poussette en regardant sa montre, il est en retard pour déposer sa fille à la crèche. Il salue d’un geste de la tête la caissière du cinéma « l’écran » qui ouvre sa porte aux enfants des écoles de Saint-Denis. Saint-Denis. Ville médiévale, nécropole royale, ancienne cité ouvrière et aujourd’hui carrefour du monde, une source d’inspiration parfaite pour l’écriture. J’ai choisi d’y poser mes bagages. Les grandes vitres de mon bureau donnent sur la place du Caquet, place principale de la ville. Les vies s’y croisent sous mes yeux attentifs, parfois humides d’assister à des scènes difficiles. J’attrape au vol des émotions, des cris et des rires et je tente de les poser sur le papier. Ils me nourrissent toujours, quelle que soit ma mission du moment, et insèrent des sentiments dans tous mes écrits.

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